Pourquoi ce découpage en 46 quartiers statistiques ?

Soucieux de procurer aux citoyens et aux gestionnaires de la commune de Namur une connaissance actualisée de leur commune, mais aussi et surtout, des différences et variations que l'on peut rencontrer à l'intérieur de son périmètre, la commune de Namur a jugé opportun de proposer un découpage du territoire communal en quartiers. Celui-ci devrait s'avérer adéquat pour le développement et le suivi de politiques d'aménagement du territoire, mais également d'autres politiques à caractère plus social, économique ou culturel.

La prise en compte du vieillissement de la population et du nombre croissant de seniors, le souci de mieux préserver la petite enfance, celui d'intégrer les personnes d'origine étrangère sont autant d'exemples concrets où une action à l'échelle des quartiers s'impose.

Sous un angle plus strictement scientifique, la taille de la population de chacun de ces quartiers représente en quelque sorte un seuil de regroupement optimal, un compromis entre l'univers du particularisme et celui de la généralisation. Ne faut-il pas, d'une part, pouvoir dégager ce qui dépasse les différences individuelles afin de rendre intelligible et opérationnelle la masse d'informations statistiques dont on dispose et, d'autre part, prendre en considération les cas extrêmes, les marginalités souvent occultées par les valeurs moyennes calculées de façon agrégée sur l'ensemble de la commune. Ces quartiers pourront éventuellement être constitués à partir d'un découpage administratif ou statistique plus fin.

Quelques dates

Le projet des quartiers statistiques de la commune de Namur fut, durant toutes ces années, sous la direction scientifique de Michel Poulain (GéDAP - UCL).
1991 : Début de l'étude et détermination des critères d'identification et de délimitation des quartiers.
1993 : La proposition du découpage en 46 quartiers est entérinée par le collège des Bourgmestre et Echevins.
1999 : Un atlas statistique des 46 quartiers de Namur est édité et un premier site web est mis en ligne par le service informatique de la Ville de Namur.
2014 : Une base de données appelée Cytise-Namur est mise en place avec l’appui informatique de Luc DAL en étroite collaboration avec les services de la Ville de Namur.
2019 : Pour le premier anniversaire de la plateforme opendata de la Ville de Namur, un portail statistiques des 46 quartiers est ouvert aux citoyens.
           Les données du thème "Structure de la population" sont extraites de la base de données Cytise-Namur et sont complétées par les chiffres des dernières années.
2020 : Une nouvelle méthode d'extraction des données de structure de la population et des ménages est à l'étude pour l'ensemble des 30 dernières années.
2021 : Toutes les données sont désormais accessibles sur la plateforme opendata de la Ville de Namur.

1999 : Le premier Atlas géostatistique des quartiers

Les textes de cette page sont issus de l'introduction de l'atlas géostatistique des quartiers
édité en 1999 sous la direction scientifique de Michel Poulain (GéDAP - UCL).

Au sein de cet atlas, on trouve :
- 70 cartes thématiques;
- Trois principales sources de données statistiques :
    Le registre national, le recensement et les fichiers administratifs.

Visualisez l'atlas géostatistique des quartiers au format PDF.


1999 : Un premier site web des quartiers


Parallèlement à cet atlas papier, un premier site web fut également mis en ligne par le service informatique de la Ville de Namur.
En complément des cartes thématiques, plusieurs fonctionnalités avaient été mises en place pour répondre aux questions relatives aux voiries d'un quartier.

D'autres découpages existent

Certes, il existe déjà plusieurs types de découpage au niveau infra-communal. Nous citerons principalement celui des localités (anciennes communes depuis la fusion des communes en 1977) également dénommées sections et celui des secteurs statistiques.
L'un et l'autre choix sont inappropriés pour rencontrer notre objectif.
En effet, les sections sont généralement trop vastes en milieu urbain et, de ce fait, elles regroupent des populations nombreuses et souvent trop hétérogènes.
De leurs côtés, les secteurs statistiques nettement plus petits constituent un découpage de l'espace, qu'ils soient peuplés ou non, plutôt qu'une partition de la population.

Ainsi, dans notre démarche, ce découpage spatial en quartiers devra répondre aux objectifs suivants :

  • considérer le plus grand nombre de zones possibles afin de pouvoir identifier autant de territoires et sous-populations distinctes, les uns et les autres formant une partition de l'ensemble du territoire de la commune et de sa population ;
  • identifier les espaces de vie commune à un ensemble d'individus confrontés au même environnement, tout en veillant à maximiser les différences et ainsi, conférer une certaine spécificité à chaque quartier ;
  • constituer un outil d'aide à la prise de décision dans tous les domaines de la gestion locale liés à la population et un outil d'information pour le citoyen sur la situation de la Ville.

Critères d'identification et de délimitation des quartiers

  • Le découpage d'une commune en quartiers doit proposer une partition du territoire de telle façon que chaque logement et chaque citoyen qui y réside de façon habituelle appartiennent à un et un seul quartier et à la sous-population correspondante.
  • Les quartiers ont une superficie supérieure à celle des secteurs statistiques, la plus petite unité spatiale pour laquelle le recensement de la population fournit des informations statistiques. Afin de pouvoir tirer parti des sources de données collectées par ailleurs, les quartiers devront constituer une somme de secteurs statistiques spatialement contigus.
  • Le quartier constitue une aire formant dans l'espace un seul tenant.
  • Le quartier doit regrouper un nombre suffisant de citoyens (1.000) sans toutefois dépasser un seuil maximum (10.000).
    Néanmoins, certains quartiers, qui correspondent à un centre de peuplement bien spécifique, notamment en zone rurale, pourront avoir une taille inférieure à 1.000 habitants.
    Par ailleurs, chaque quartier aura une superficie assez comparable, tout en étant généralement plus étendu en zone rurale et plus petit en zone à haute densité de peuplement.
  • Le quartier doit correspondre à un centre de peuplement où les citoyens vivent en convivialité sur un même territoire qui est leur espace de vie commun. Il abrite par conséquent certains éléments de réponse aux besoins prioritaires de la population en matière d'approvisionnement, de scolarisation élémentaire, de lieu de réunion ou de culte...
  • Les limites précises d'un quartier sont définies en prenant en compte, dans la mesure du possible, les limites des anciennes communes, historiquement parlant, le cours des ruisseaux, le tracé des voies de chemin de fer et des autoroutes, ... les changements de relief, de paysage ou de type d'habitat.

Un tableau de bord statistique

Ce découpage des quartiers cherchera à assurer une certaine homogénéité au sein des quartiers ainsi constitués sans conduire à l'identification de ghettos, sous quelque aspect que ce soit. Il est donc exclu de tout mettre en œuvre dans le seul but de maximiser l'hétérogénéité des comportements et caractéristiques entre quartiers différents tout en assurant la plus forte homogénéité au sein de ces mêmes quartiers.
Dans la pratique, une telle initiative développée dans le cadre d'une commune importante constitue un processus de longue haleine.
Pour la commune de Namur, une proposition de découpage en 46 quartiers a été entérinée par le collège des Bourgmestre et Echevins en date du 3 octobre 1994 et elle est le résultat de multiples concertations menées avec les responsables communaux - secrétaire communal, responsable de l'urbanisme, de l'aménagement du territoire, de la population, de l'aide sociale, de la police... - et, d'une manière générale, toute personne ayant une bonne connaissance de la spécificité démographique, socio-économique, culturelle, historique ou autre de la commune.
En définitive, ce découpage de la commune en quartiers est un compromis tenant compte des interactions entre les différents acteurs, car il n'existe pas de solution unique.
L'essentiel est qu'il rallie finalement un large consensus auprès des personnes et des services concernés et qu'il puisse servir de dénominateur commun dans le cadre de l'élaboration d'un tableau de bord statistique.
Ce faisant, cette identification des quartiers s'inscrit dans une prise de conscience des citoyens de leur cadre de vie proche, ce cadre de vie que partage en commun un ensemble de personnes vivant sur le même territoire. Il ne faut pas perdre de vue que c'est au niveau de ces quartiers que se vit jour après jour la plupart des préoccupations socio-politiques comtemporaine et que se bâtit, somme toute, la société de demain.

Une problématique multiple

Cette logique des quartiers s'inscrit dans une problématique multiple qui est à la fois :
  • celle de l'action politique,
  • celle de l'information statistique,
  • et celle de l'optimisation de la gestion publique.

Un outil d'action publique

La centralisation administrative due notamment à la fusion des communes et le souci exprimé par les hommes politiques de se rapprocher du citoyen plaident pour une mise en œuvre d'une politique de quartiers. Ces tendances se sont concrétisées, dans plusieurs communes, par la désignation d'un échevin responsable de la politique de quartiers.
Par ailleurs, l'ensemble de cette démarche permettra de développer la transparence de l'action politique à l'égard du citoyen, ce qui devrait finalement contribuer à renforcer les mécanismes démocratiques.

Une information statistique

Une information statistique constitue une base incontournable pour l'établissement d'un véritable système d'information statistique au niveau local.
Une fois les quartiers définis, la collecte statistique peut être entamée par un questionnaire adéquat du registre de la population pour chacun des quartiers considérés séparément. À ces données relatives aux individus et aux ménages, on peut adjoindre celles en provenance des recensements et relatives aux caractéristiques socio-économiques de ces mêmes individus et ménages mais également aux logements. Cette collecte statistique peut également s'étendre à tous les services de l'administration depuis la police responsable de la sécurité du citoyen, le Centre Public d'Aide Sociale, l'enseignement, les finances...
Finalement, on aura la possibilité de construire progressivement une base de données statistiques relative à la population considérée sous un angle le plus large. Cette base de données mettra en évidence de façon pertinente et utile la variabilité infra-communale de chacune des variables sans enfreindre les règles relatives à la confidentialité des données personnelles.

Un atout indispensable pour une meilleure gestion publique

En développant le concept de tableau de bord statistique des quartiers, tableau de bord qui regroupe un ensemble d'indicateurs appropriés, périodiquement remis à jour et susceptibles d'éveiller l'attention des responsables administratifs et politiques sur une particularité propre à un quartier au sein de la ville, on contribue à l'optimisation de la gestion locale et finalement, au bien-être du citoyen.
Enfin, au départ de scénarios de projections démographiques établis sur la base des différents quartiers et à partir d'hypothèses qui tiendraient compte des différentes options de politiques d'aménagements du territoire, on pourra réellement mesurer toute l'importance des potentialités offertes par une problématique des quartiers qui dépasse largement le simple partage de l'espace de la population d'une commune dans le but d'une collecte statistique.

Une vue synthétique des 46 quartiers de Namur

Chacun des 46 quartiers a sa particularité illustrée au travers des cartes. Il n'y a pas deux quartiers qui sont identiques pour l'ensemble des indicateurs retenus. Néanmoins, le profil de certains quartiers peut être assez proche quant à leur ressemblance sur l'ensemble des indicateurs. À ce stade, toute analyse scientifique doit être soucieuse de simplifier l'immense quantité d'informations dont on dispose et la diversité des situations qu'elles décrivent par le recours à une typologie. Dans cette optique, il s'agit de regrouper les 46 quartiers en un nombre limité de types de telle sorte qu'au sein de chaque type, les quartiers soient relativement semblables et que, par contre, les différences s'accentuent entre quartiers appartenant à des types distincts.
Pour ce faire, nous avons retenu deux approches complémentaires.
La première est une typologie se basant sur le type de peuplement, d'habitat et la configuration des quartiers tandis que la seconde tente de regrouper les quartiers sur la base d'une plus forte similitude des populations concernées quant à leurs caractéristiques démographiques et socio-économiques.

La typologie des quartiers se basant sur la similitude du peuplement et de l'habitat

Cette typologie permet d'identifier cinq types pour lesquels nous avons retenu les dénominations reprises au schéma de structure :

La seconde typologie basée sur des caractéristiques socio-économiques

La seconde typologie basée sur les caractéristiques socio-économiques des populations résidant dans chacun des quartiers propose 5 types différents des précédents puisqu'ils regroupent des quartiers qui hébergent des populations les plus semblables possibles sur des critères différents. Tous les indicateurs socio-économiques proposés dans l'atlas ont été utilisés sans le cadre d'une analyse en composantes principales afin d'identifier les différents types et les variables qui expliquent au mieux ces regroupements. Le tableau de synthèse ci-après répartit les quartiers en caractérisant chacun des 5 types selon les variables les plus discriminantes avec,

  • pour le premier axe, la proportion de sédentaires, celle des enfants de 6 à 12 ans, celle des propriétaires, la proportion de logements avec grand confort, le revenu moyen, la part des espaces verts, le niveau moyen de l'aide sociale, la part des isolés et petits ménages et celle des appartements et petits logements ;
  • et, pour le second axe, l'âge moyen de la population, la part des personnes âgées, la superficie moyenne par habitant, le solde naturel, la proportion des enfants de moins de 2 ans et la part respective des employés et des ouvriers.


Si l'on tente de rapprocher ces deux typologies, on remarquera que toutes deux séparent les 14 quartiers urbains qui constituent la Corbeille et faubourgs, des 32 quartiers périurbains. La Corbeille, centre historique de la ville, les faubourgs urbanisés formant la première couronne extra-muros, d'une part, et l'ensemble des quartiers périurbains, d'autre part sont donc les trois types du classement le plus simple qui soit pour les 46 quartiers.